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Alors, écolo ou pas écolo ?

01/11/2015 par Michèle Narvaez Laisser un commentaire

Je ne suis pas écologiste

Ce n’est pas faute d’avoir essayé ! J’ai même pris ma carte, un jour de printemps, dans les années 2000. Je l’ai vite rendue. Je n’ai pas supporté les rivalités, les querelles, les bisbilles, les coups tordus, les dissensions, les divergences, les chapelles, et par conséquent l’incapacité à construire une véritable force, capable de peser à l’échelle nationale. Il y a pourtant parmi les écologistes, des personnes que j’aime bien, dont j’admire le travail, dans certaines communes surtout, au niveau local, même si je ne suis pas sûre d’être d’accord à cent pour cent sur tout. Mais avec qui est-on d’accord à cent pour cent ? Toujours est-il que je ne vote pas écologiste non plus, et d’ailleurs aujourd’hui, voter écologiste, c’est voter pour quel sous-groupe ?

Je ne suis pas écologiste non plus

Je roule en voiture, en 4/4 qui plus est, parce que j’habite à la campagne et parce que ça me rassure. Je ne hante pas les magasins bio, parce que j’habite à la campagne et parce que je ne suis pas sûre que les industriels du bio soient plus vertueux que les autres. Pour mes amis parisiens, rouler à vélo et acheter bio, c’est naturel, en somme, pour moi moins. Du coup, je me sens coupable quand je vais les voir, et que, de surcroît, je prends le taxi, parce que j’ai la phobie du métro aux heures de pointe. Je sens frémir en eux l’envie de me faire abandonner toutes mes pratiques d’un autre âge et de me rendre végétarienne.

Je suis écologiste quand même

Je suis écologiste, parce que s’est développée en moi une conscience -en partie, mais pas seulement, grâce à tous les mouvements et partis verts, malgré leurs faiblesses et leurs contradictions-, la conscience que la vie est précieuse, que notre planète est précieuse, et qu’elles sont gravement menacées. Le changement climatique, la fonte des glaces, la solitude des ours polaires sur leurs miettes d’icebergs, la disparition de pans entiers de la forêt amazonienne, la disparition de la moitié des espèces animales en cinquante ans, la pollution des mers par des déchets toxiques, l’empoisonnement silencieux des habitants de la terre par les émanations toxiques de l’industrie ou par les produits venimeux de l’agro-alimentaire, tout cela est terrifiant et me terrifie.

 

Je suis écologiste parce que je pense que seules des pratiques responsables et soucieuses du développement durable, à la plus petite comme à la plus grande échelle, permettront de ralentir les processus de destruction, et de faire vivre et s’étendre des territoires moins pollués, moins nocifs, moins mortifères. J’essaie donc, à mon humble niveau, de trier mes déchets, j’achète le plus possible chez les petits producteurs, je privilégie les circuits directs, je signe quelques pétitions…

Je suis écologiste parce que j’ai acquis une certitude : celle que seule l’écologie permet de mener des actions intelligentes et de faire d’une pierre trois coups : protéger la nature et les hommes, diminuer les dépenses inutiles, mieux distribuer les richesses. L’écologie est donc nécessairement sociale et solidaire. J’applaudis chaque fois que je suis témoin de ces pratiques nouvelles, qui nous responsabilisent et nous rendent inventifs. J’aime bien le mouvement des villes en transition.

Je suis donc sans doute, comme un grand nombre de mes concitoyens, un peu écologiste, mais une piètre écologiste. Disons, une écologiste insuffisante.

Parce que mes actions, mes pratiques, ne sont pas à la hauteur de ma conscience et de ma pensée.

De RiO 1992 à la COP 21

Je vais suivre avec intérêt les débats et les résultats de la COP21.

J’avais participé à la conférence de Rio 92, dans le cadre de mes fonctions d’attachée de coopération au Brésil. Je privilégiais alors avec enthousiasme les projets environnementaux, comme l’aide à la création d’un parc naturel dans le Pantanal, ou la dépollution des rivières dans l’État de Sao Paulo. Je vois qu’aujourd’hui Sao Paulo est sous la menace d’une sécheresse terrible, 20 millions d’habitants sans doute soumis à des rationnements d’eau -et ce ne sera pas dans les quartiers riches…-, à cause d’une mauvaise gestion, de mauvais investissements, de corruptions diverses, d’une absence de planification. Je me demande à quoi ont servi tous les projets de coopération, tous les financements de la Banque Mondiale…

 

A Brasilia, j’avais beaucoup d’admiration, d’affection même, pour José Lutzenberger, ingénieur agronome d’origine allemande, dégoûté par ses années de travail à la BASF. Il a monté au Brésil une belle association, Gaïa. Prix Nobel alternatif en 1988, il a été nommé ministre de l’environnement en 1990. J’allais souvent le voir chez lui, à Brasilia, dans sa villa modeste, entourée d’orchidées qu’il cultivait avec patience. Il ne quittait jamais son vieux jean, même pour aller au bureau. Nous prenions le thé, nous parlions un peu de tout, nous évoquions l’immensité des chantiers à investir. Il savait qu’il était sur un siège éjectable, mais continuait à dénoncer aberrations et corruptions. Il a été démis en 1992, un peu avant la Conférence de Rio, s’est installé à Porto Alegre, où il a lancé un superbe mécanisme de dépuration des déchets agricoles.

J’ai donc appris beaucoup au Brésil.

Ensuite, en Colombie, j’en ai appris un peu plus, grâce aux peuple indigènes et à leur immense sagesse, à leur connaissance des plantes et des bêtes, à leur respect pour une nature avec laquelle ils dialoguent en permanence. J’ai pensé que nous devrions les écouter.

En 1992, j’avais espéré un peu naïvement que la Conférence de Rio serait suivie de la mise en place, au niveau mondial, de résolutions et de politiques publiques nouvelles.

Il y a eu, certes, des progrès. Mais insuffisants . Et depuis, de conférences en protocoles, je trouve que la pollution avance bien vite, et nous, pays de cette planète, bien lentement.

Quelle confiance puis-je donc accorder à la COP 21 ?

Si nous sommes, pour beaucoup d’entre nous, des écologistes insuffisants, si nos actions et nos engagements ne sont pas à la hauteur de notre conscience et de notre pensée, comment croire que les gouvernements, les agences, les entreprises, apporteront des réponses  suffisantes?

Y aura-t-il beaucoup de bruit pour rien, tandis que, silencieusement, continueront de se répandre nos poisons ?

Ne faut-il pas, alors, essayer, à notre humble niveau individuel, de devenir de meilleurs écologistes ? Mais faute d’un grand mouvement mondial de citoyens décidés à combattre pour les générations futures, est-ce que nos petites actions humbles suffiront ?

Et ce grand mouvement, où s’originera-t-il ?

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