José Mujica, surnommé Pepe Mujica, est né en 1935, pauvre, dans une famille de fermiers pauvres, et dans un petit pays pas très riche, l’Uruguay.
Il a toujours vécu pauvre, a milité dans la guérilla des Tupamaros, puis dans les mouvements sociaux. Il a forgé son âme et son courage dans la lutte, la résistance à l’oppression, la répression, la prison et la torture. Et puis, à mesure que l’Uruguay passait de la dictature à la démocratie, il est devenu homme politique, sénateur, ministre et enfin Président de la République, de 2010 à 2015.
Une fois président, il a voulu rester pauvre, a versé les trois quarts de son salaire pour la construction de logements sociaux, a continué à vivre dans sa ferme avec sa femme, son chien et ses fleurs, tandis qu’il accueillait les déshérités dans le palais présidentiel. Il a toujours roulé en coccinelle.
Il a laissé derrière lui un bilan dont il peut être fier : abaissement significatif du taux de pauvreté et de chômage, renforcement des syndicats, limitation de l’évasion fiscale, économie assainie, légalisation de l’avortement.
Donald Trump est né en 1946, riche, dans une famille d’entrepreneurs riches, et dans le pays le plus riche du monde, les États-Unis.
Il a toujours vécu riche, a bâti un empire multimilliardaire, dans l’immobilier, les médias, le sport, les transports, les thés, les matelas, les vodkas et tout le reste.
Il n’a jamais eu de formation politique, et a forgé son arrogance sur les multiples fauteuils des conseils d’administration de ses entreprises. Il a toujours roulé en limousine et autres voitures de luxe.
Il n’a jamais exercé de fonction politique, jusqu’à ce jour improbable de novembre 2016 où, candidat du parti républicain, il a été élu président des États-Unis.
Il a nommé à tous les postes des collaborateurs riches et réactionnaires, a tenu des discours nationalistes, racistes, machistes, et ses premières décisions ont visé à défaire tout ce que son prédécesseur démocrate avait fait : l’Obama Care, la loi Dodd Frank votée en 2010 pour stabiliser le secteur financier et empêcher la spéculation bancaire effrénée !
Que laissera-t-il derrière lui ? Il est trop tôt pour le dire mais on ne peut s’empêcher de penser que les années à venir ne seront pas simples pour les pauvres aux États-Unis.
Et pourtant ces deux hommes, que tout oppose, ont un point commun : ils ont été élus, et élus en partie grâce aux voix des petites gens. Car la démocratie est ainsi. Elle produit l’aboutissement logique comme l’accroc absurde.
Pepe Mujica, le meilleur de la démocratie.
Donald Trump, le pire de la démocratie.
Et nous, qui allons voter dans moins de deux mois, quels choix avons-nous ?
Entre le meilleur et le pire de la démocratie, que nous réserve l’avenir ?
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